théâtre

Antigones

Antigones (2022)
Les mythes nous aident à vivre, ils se réactualisent le plus souvent en nous à notre insu. Parfois, certaines figures s’imposent comme une évidence, parce que l’époque les appelle. Nathalie Nauzes croise régulièrement des Antigones, elle les devine dans la rue.

Des femmes prêtes à dire non, mais pas que : ni mère, ni épouse, Antigone n’est pas que femme. Elle est universelle, non assujettie à un genre, un statut social ou un mode d’action. C’est cette figure multiple qu’est allée chercher cette adaptation dans la prose sublime de Bauchau. Personnage et narratrice, de retour d’exil avec son père Œdipe, elle retrouve à Thèbes le nœud politique et familial de sa lignée maudite. Lumineuse, profondément incarnée, soignante et mendiante autant que fille de roi, à la fois fragile et intrépide, elle peut douter, souffrir, désirer. À travers elle se font entendre les voix de ses parents, de ses frères, de sa sœur, de son amour, du tyran. Sur le plateau, les sept comédiennes l’abordent par l’intime, par les chambres et les fantômes. Par les corps qui rêvent, qui s’aiment, qui s’attachent et se libèrent. Par les silences et les découpages du temps. Une approche sensorielle et poétique, profondément engagée : "Quand je vais au théâtre, j’ai envie d’être renversée, dévastée", déclare Nathalie Nauzes.

Publié le 22/02/2022


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