C'mon sista !

Ne pas attendre le concert en forme d’hommage. Ce serait méconnaître les vices et vertus de cette musique qui n’en finit plus de bruler. Le grand James, Bobby Bird et Lyn Collins ont beau avoir passé l’arme à gauche, leur musique demeure plus vivante que jamais. Sûr, la grande Martha aura une pensée pour son parrain, ses frères et sœurs de scènes. Reste qu’elle a choisi les Bordelais Shaolin Temple Defenders pour l’accompagner sur scène et que ces derniers, tout respectueux qu’ils sont de la tradition, sont bien autres choses que des requins de studios ou des coureurs de contrats. Chez eux, le groove funk est nerveux, direct et sans fioritures. Le rythme, l’énergie et la fête sont les trois mots d’ordre de ses samouraïs girondins.

Faut dire que passer après les JB’s relève du challenge. Alors il s’en trouvera certains qui trouveront à redire en comparaison de Ellis, Parker ou Wesley mais, pour peu que l’on aime réellement le funk, on aura aucun mal à se laisser emporter par cette équipe là. Quoi qu’il en soit, la miss reste une incroyable interprète des classiques browniens comme de ses propres chansons. Elle sait jouer de sa présence comme partager harmonieusement le chant avec son homologue masculin au pseudo évocateur, The Lion of Bordeaux. Mais elle sait tout autant toucher au cœur et emprunter avec classe le registre soul mellow. Somme toute cette réunion franco américaine contribue à perpétuer une vieille tradition où le terme concert évoque autant le spectacle que la fête mais surtout où le mot performance n’a pas d’autre signification que don de soi et partage. C’en est presque œcuménique mais il n’est pas interdit de voir un concert de funk ou de soul comme une célébration païenne. D’autant qu’il y est souvent question d’amour !