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Festival de Flandre de Courtrai : tout feu tout flamme

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Pour son dixième anniversaire, le Festival de Flandre de Courtrai fait scintiller la musique classique et contemporaine de mille feux. Au programme, une quinzaine de cierges magiques pour faire cligner les yeux et crépiter les oreilles.

Ce festival embrasse la musique classique au sens large et généreux. Ici on révise, revisite ses classiques au travers d’une programmation audacieuse, souvent innovante, faisant la part belle aux jeunes talents ou à la création. L’évènement Rosas réunissant la chorégraphe Anne Teresa de Keersmaeker, le violoncelliste Jean-Guihen Queyras et la musique de Johann Sebastian Bach est déjà complet. Tout comme celui du Borodin Quartet. Le reste de la programmation de cette quinzaine musicale mérite amplement le détour. Il faudra faire vite pour l’ensemble de saxophones Bl!ndman (16/02) avec une nouvelle création et une relecture d’Händel en mode "Water & Fire" . Un précieux exemple de la modernité que peut apporter le saxophone au répertoire. Il ne faudra pas ergoter pour entendre l’ensemble vocal Graindelavoix soufflant sur les braises hallucinogènes du feu de Saint Antoine (24/02). Chant encore avec le projet de Wannes Cappelle et du pianiste Nicolas Callot autour d’une appropriation en flamand du Voyage d’Hiver de Franz Schubert. Plus qu’une translation, un authentique voyage. Pas si classique le duo de luthistes Sweete Devils (20/02) qui nous fera entendre la folle liberté musicale régnant sous la période élisabéthaine. En compagnie du quatuor à cordes Bow, le guitariste Myrddin de Cauter (20/02) embrase le flamenco, transcendant la virtuosité en flammèches de braseros. Earth, Water & Fire pour la pianiste Gabi Sultana (22/02) qui pour l’occasion convoquera Frank Nuyts, Eric Satie et Manuel de Falla. Mêlant clavecin, percussions et électronique, Lisa Kokwenda Schweiger et Jacob Vanneste apportent des timbres singuliers à leur projet Two Envelopes (23/02). La réduction pour pianos ne relève pas de la recette. Avec malice, Ivo Delaere et Lukas Huisman présentent Simplexity (17/02), où l’art de la « simplification » révèle une grande complexité. Pour preuves leurs arrangements du Stille Tränen op.35 nr.10 de Robert Schumann et le Pianoconcerto nr.1 en d op.15 de Johannes Brahms. Sans doute que cet audacieux programme enflammera les lauréats du dispositif jeunes talents du conservatoire de Courtrai. En tous cas, ils seront eux aussi de la fête (20/02) pour un concert où il ne sera pas interdit de détecter de futurs artistes pour les prochaines éditions de ce festival possédant le feu sacré.

Publié le 08/02/2019 Auteur : Bertrand Lanciaux

Du 15 au 24 février

Programme complet : www.wildewesten.be


Mots clés : classique